Twin Peaks, la série hallucinante des années 90

Bonheur intense. La série culte des années 90 est rediffusée sur Arte Belgique dans son intégralité. L’occasion de découvrir ou de replonger dans l’univers tordu de David Lynch. Un cinéaste de l’étrange, que j’ai aimé longtemps, jusqu’à ce qu’il divague dans son dernier long métrage, Inland Empire (2006).

Qui a tué Laura Palmer ?
C’est la question que pose l’agent du FBI, Dale Cooper (Kyle MacLachlan). Pour corser l’affaire, au long de son enquête dans l’inquiétante ville de Twin Peaks, tout le monde omet de lui dire la vérité. Or,qui se soucie vraiment de miss Palmer ?

Un cadre menaçant
Tout l’univers sombre et dérangeant de David Lynch prend sa force dans cette série qui a inspiré de grands auteurs par la suite, pour X-Files, Oz ou Les Soprano. Twin Peaks, la ville imaginaire a quelque chose de moite, de suspect, dans ses paysages embrumés, avec ses cascades théâtrales, ses forêts touffues, ses loges, la cabane de la Dame à la bûche, un Hôtel du Grand Nord, une Chambre Rouge… Autant de lieux emblématiques du bien et du mal.

L’aura d’une blonde célèbre
Difficile d’oublier l’image du cadavre de Laura Palmer (Sheryl Lee), emballé dans un film plastique et ce visage angélique de morte. Celui d’une lycéenne appréciée de tous, sauvagement assassinée. Mais chez le cinéaste, les visages d’anges ne révèlent pas l’âme torturée qui se cache derrière, et il en va de même pour Laura Palmer que pour bien d’autres de ses héroïnes, la jeune femme n’est pas celle que l’on croit. A l’origine de Twin Peaks, l’idée de Lynch et de son coscénariste Mark Frost était d’adapter un roman sur la mort mystérieuse de Marylin Monroe.

La Peaksmania
Ce qui a marqué les années nonante du petit écran est, à mon sens, cette façon de raconter une histoire par embranchements, pour marquer l’intemporalité, et l’esthétique qui y colle, hallucinante, de David Lynch. Un travail impeccable sur la bande son, dont certains dialogues enregistrés à l’envers (dans l’épisode La Loge noire) la musique planante d’Angelo Badalamenti et Julee Cruise. Une recherche sur l’image, troublée par des rêves peuplés de rideaux rouges, d’un nain maléfique, de personnages de contes et d’une lune immuable.

A cette époque, David Lynch était le roi de l’illusion, il parvenait à vous faire glisser dans le monde de l’étrange (et de l’humour aussi, avec le personnage de Gordon Cole, qu’il incarne lui-même) sans que vous y fassiez gaffe, sans que vous y compreniez grand-chose… finalement, n’est-ce pas l’apanage des chefs-d’œuvre ?
Comprendre, analyser ou se laisser porter, à vous de voir. Vos prochaines nuits risquent bien d’être hantées par Twin Peaks.

V. N.

Le pilote de 90 min et 28 épisodes de 45 min de Twin Peaks sont rediffusés sur Arte, dès ce 1er août 2013 à 01:35. Plus d'infos ici.
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