Steve Buscemi, du loser génial au parrain suprême

De Valérie

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Il y a eu James Gandolfini. Il y a Steve Buscemi. Certains acteurs ont la tête de l’emploi. Buscemi a tout du type véreux : les yeux globuleux, prêts à vous transpercer, la dentition en dents de scie, la silhouette sèche et nerveuse, la voix nasillarde. Il faut compter aussi sur son humour pince-sans-rire, sa façon de jouer l’abruti sans forcer la caricature.

Boardwalk Empire
Après avoir longtemps brillé dans des seconds rôles mémorables, l’acteur a sans doute trouvé son meilleur emploi dans la peau de Nucky Thompson. À travers cinq saisons de Boardwalk Empire, Buscemi tient les rênes de la pègre durant la Prohibition. Le scénariste Terence Winter l’a choisi pour sa ressemblance physique avec l’homme politique, quoiqu’il ait aussi songé à James Gandolfini, parce qu’il incarne le parrain depuis Les Soprano. Ce dernier parti, c’est comme s’il avait laissé la place à Steve Buscemi pour déployer son talent tout au long de la saga produite par Martin Scorsese.

Les Soprano
Au tournant des années 2000, il est à la hauteur parmi la formidable brochette d’acteurs des Soprano (dans le rôle de Tony Blundetto, le cousin du parrain) mais il réalise également 4 épisodes de la série culte et deviendra un cinéaste reconnu.

Les Cohen
En 1989, sa silhouette squelettique fait un passage remarqué dans le Mystery Train de Jim Jarmush. Une ombre étrange, ce Buscemi. Dès 1990, il devient l’acteur fétiche des frères Cohen : Miller's Crossing, Barton Fink (1991), Le Grand Saut (1994), Fargo (1996) et The Big Lebowski (1997). Mon préféré restera Fargo, où il joue Carl Showalter, un moustachu de très mauvais poil. Aussi, les fans de Tarantino se souviennent de Buscemi dans Reservoir dogs. Pendant les auditions, l’acteur était tellement bon que Tarantino lui a cédé le rôle qu’il aurait voulu incarner, Mr Pink.

Génial loser
Comme un caméléon, Buscemi se mue en clown triste ou en loser amer. Il explique : "Je ne sais pas si on peut aimer ce genre de gars, mais ils sont humains”. Humains et attachants.

V. N.

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Crédits photo :  Hermann Bredehorst/Polaris/Photo News

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