Helmut Lotti se met au métal au Graspop Metal Meeting : "Ce concert nous a rapprochés, mon frère et moi"

Graspop Metal Meeting |

Helmut Lotti chantant sur la prairie du Graspop Metal Meeting à Dessel, c'est la surprise de cette saison des festivals. Le Metal Dome sera certainement rempli à ras bord dimanche par des fans de metal impatients d'entendre ce que le crooner plutôt traditionnel fera de certains classiques du genre. Cela ressemble à un coup d'éclat, mais c'est tout à fait sérieux, explique Helmut Lotti dans une interview accordée à Pickx. "Je ne suis pas là pour m'amuser. Je veux convaincre un nouveau public que je peux vraiment faire quelque chose sur une scène".

De Pickx

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Hellmut Lotti se met au métal, oui, le L supplémentaire est volontaire. Cette phrase a surpris aussi bien le public d'Helmut Lotti que le participant habituel du Graspop Metal Meeting. Quoi qu'il en soit, c'est un fait : dimanche, le crooner Helmut Lotti sera au Metal Dome pour un set rempli de classiques du hard rock des années 70 et 80. L'idée est née après qu'il ait repris "Run to the Hills" d'Iron Maiden pour la station de radio Willy et que cette reprise a été extrêmement bien accueillie. La question de savoir si le métal fera partie intégrante du répertoire du chanteur dépendra des réactions suscitées par son concert au Graspop Metal Meeting.

Les réactions à la reprise d'Iron Maiden sont surprenantes. Avez-vous également été surpris par votre propre voix, ou avez-vous toujours su que vous pouviez chanter une telle musique ?

Helmut Lotti : "Je savais que je pouvais chanter ce refrain, mais le couplet est complètement différent. Le chanteur original, Bruce Dickinson, ne met pas de mélodie partout, donc j'ai dû trouver ma propre façon de créer une ligne mélodique sur ces accords. J'ai donc créé ma propre version. Beaucoup de gens apprécient aussi le fait que je n'ai pas essayé d'imiter Dickinson, parce que ce n'est pas possible de toute façon. Je pense qu'ils ont apprécié que je lui donne ma propre interprétation".

C'est votre version, mais l'énergie et le sentiment qui s'en dégagent sont indubitablement métalliques. Nous n'étions pas encore habitués à cela de votre part.

Helmut : "Non, mais bien sûr, en ce qui concerne l'énergie, j'ai déjà eu le meilleur exemple avec Elvis. Les gens qui ne viennent jamais à mes concerts et qui ne me voient qu'à la télévision ne me connaissent pas vraiment. À la télévision, ils vous demandent généralement de rester sur une croix qu'ils ont collée au sol, ce qui fait que vous ne pouvez pas montrer beaucoup d’énergie."

Il y a peut-être plus de similitudes entre le classique et le métal en ce qui concerne le chant, comme l'utilisation du falsetto et du vibrato. Est-ce une grande différence pour vous ?

Helmut : "Pour être honnête, je suis encore plus à l'aise avec le métal parce qu'il est déjà permis d'avoir un peu de bruit dans la voix. Dans un répertoire classique, il faut toujours sonner clair et je trouve cela plus difficile. Il est permis d'être un peu plus sale parfois et c'est bien aussi."

Vous avez dit dans une interview précédente qu'une chanson comme "Tiritomba" était plus difficile à chanter que n'importe quelle autre chanson que vous interpréterez au Graspop. Est-ce à cause de cette pureté ?

Helmut : "C'est vrai, mais dans cette chanson, je chante aussi tout le temps dans mon registre médian aigu, sur le bord de mon pli vocal, donc la flexibilité n'est pas évidente. Une chanson comme "Paradise City" se situe également dans ce registre, mais là, pour une fois, je peux chanter correctement. C'est un soulagement. Et c'est aussi agréable de ne pas rester sous le radar. En effet, beaucoup de gens ont des attentes par rapport à ce que je fais et choisissent donc d'assister ou non à un concert. Je suis donc heureux de montrer une fois à un nouveau public que je peux aussi faire du rock".

Certains ont pu considérer l'annonce de votre prestation au Graspop comme un coup monté, mais vous la prenez au sérieux.

Helmut : "C'est génial à faire. Ce sera vraiment bien. Je ne suis pas là pour m'amuser. C'est la première fois que je suis dans un festival, devant un public qui n'est pas mon public habituel. Et je vais en profiter pour les convaincre que je peux vraiment faire quelque chose sur une scène. La plupart des métalleux sont aussi des gens qui ont des goûts musicaux très larges et qui s'intéressent vraiment à la musique. D'où les nombreuses réactions positives, je pense."

D'après les commentaires en ligne, de nombreux métalleux attendent avec impatience votre prestation au Graspop après avoir vu votre version de "Run to the Hills". Vous y attendiez-vous ?

Helmut : "Je pensais qu'ils trouveraient ça acceptable. Je savais aussi que les gens seraient choqués. En fait, je m'attendais aussi à des réactions plus négatives de la part des fans de rock, mais elles ont été majoritairement positives. Et je ne m'attendais pas du tout à ce que cette performance au Graspop soit le résultat."

Et comment réagit votre public habituel ?

Helmut : "Jusqu'à présent, une seule personne a dit : beurk ! C'est une femme qui vient s'asseoir au milieu du premier rang à presque tous les concerts. Ce sera donc la première fois depuis des années qu'elle ne s'assiéra pas là, ou qu'elle se tiendra debout dans ce cas. Chacun ses goûts, je suppose".

Une première 

Nous avons également pu lire que vous n'êtes normalement pas un grand festivalier. Allez-vous assister à des concerts au Graspop cette fois-ci ?

Helmut : "Le bruit et la foule ne sont pas mon truc. Cela a tout à voir avec mon autisme, je pense, et ce n'est pas un jugement sur ces festivals, par souci de clarté. Ce sera donc la première fois que j'irai au Graspop. J'y vais déjà jeudi pour m'imprégner de l'ambiance avec mon frère Johan, puis nous serons suivis par des caméras.

Vous n'allez donc pas voir Guns N' Roses pour le plaisir ?

Helmut : "Oh, si. Je pense que c'est cool de voir ça parfois."

C'est votre frère Johan qui vous a fait découvrir Iron Maiden à l'époque. Pour l'anecdote, vous avez reçu votre premier compliment en tant que chanteur lorsque vous avez chanté " Run to the Hills ". Peut-on dire que tout a commencé avec ça ?

Helmut : "Il est vrai que mon père m'a fait mon premier compliment à ce moment-là, mais c'est aller trop loin que de dire que tout a commencé avec le métal. La première fois que j'ai chanté une chanson devant un public, c'était à l'âge de 12 ans, dans un café. Il y avait quelqu'un assis là avec un clavier et un chanteur. Je suis alors allé demander si je pouvais chanter 'Can't Take My Eyes Off You'. Qualifier Johan de métalleux ne lui rend pas service. À l'époque, il écoutait aussi de la new wave et Duran Duran, par exemple. Il a toujours eu des goûts musicaux très variés."

Ce projet vous a-t-il rapprochés ?

Helmut : "Oui, j'oserais dire que oui. Nous sommes souvent ensemble maintenant. Non pas que nous n'ayons pas d'autres contacts, mais nous nous envoyons régulièrement des messages sur la musique. Il m'a également donné quelques conseils et j'ai même changé ma liste de lecture grâce à lui. Les membres du groupe m'ont conseillé d'apporter une chanson spécifique d'un chanteur - je ne révélerai pas encore qui. J'hésitais et ils m'avaient presque convaincu, quand soudain j'ai reçu un message de Johan. Il m'a envoyé un documentaire de 45 minutes sur cette chanteuse. Je me suis alors dit : la coïncidence n'existe pas. Maintenant, il faut que je la chante."

Énergique !

A quoi ressemblera le groupe de Graspop ?

Helmut : "J'aurai cinq musiciens avec moi : un batteur, un claviériste, un bassiste et deux guitaristes. Certains d'entre eux ont déjà joué au Graspop, mais surtout dans le cadre de projets spéciaux, pas vraiment avec de grands groupes de metal. L'un des guitaristes, Tim Toegaert, joue notamment dans Fleddy Melculy."

Vous êtes donc bien entourés ?

Helmut : "Oui, tout à fait. La semaine dernière, nous avons joué un run-through du set dans la salle de répétition, que nous avons enregistré. Si j'allais en studio demain pour corriger quelques erreurs, je n'aurais pas plus de trois heures de travail avant que nous puissions l'enregistrer. C'est dire à quel point le son est bon. Ce sera également un set très énergique et équilibré".

Les jours précédant le concert du Graspop, d'autres concerts doivent être donnés dans des centres culturels. Ce décalage fonctionne-t-il en termes de préparation ?

Helmut : "Pour être honnête, j'aurais préféré qu'il n'y ait pas d'autres concerts pendant la semaine du Graspop, mais cela a été ajouté en dernier, donc il n'y avait pas d'autre solution. D'un autre côté, ce n'est pas plus mal que ma voix soit déjà bien enracinée. Il s'agit surtout d'échauffer la voix correctement. Pour ce concert, il y aura quelque chose en plus, car je dois essayer de chauffer mes groupes de voix latérales. De cette manière, je peux leur donner du grain sans endommager ma voix".

Hellmut Lotti Goes Metal sera au Metal Dome dimanche à 17h40.

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