Post Partum, amour et répulsion

De Valérie

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L'amour maternel n’est-il pas immédiat ?
Pourquoi Luce ne ressent-elle rien devant le bébé qu’elle a mis au monde, cette fillette tant désirée ?

La réalisatrice Delphine Noëls fouille la question de l’amour maternel, elle la triture même, dans son premier long métrage, Post-partum. Un film bouleversant, avec une actrice surprenante de bout en bout, Mélanie Doutey.

Unis et sereins
Luce est vétérinaire, elle travaille avec son mari dans une grande maison sur la côte atlantique. Le couple semble serein, le cabinet tourne et l’arrivée du bébé se prépare dans les meilleures conditions. Que se passe-t-il alors, dans la tête de cette future mère, dévouée à ses patients, quand elle perd les eaux, en pleine consultation vétérinaire ? Pourquoi est-elle sans réaction devant l’urgence ?
On aimerait qu’elle appelle son mari ou une ambulance pour l’emmener à l’hôpital tandis que, seconde après seconde, Luce se détourne de la voie raisonnable et nous embarque dans sa dérive et sa souffrance.

Joies et doutes
Chaque accouchement est unique. Chaque femme a son histoire.  Si certaines subissent les dérèglements hormonaux et la déprime qui peut s’installer lors de la période post-partum (après l’accouchement) la plupart des mères éprouvent ce lien unique, envahissant, une tendresse presque folle envers leur nouveau-né.
Alors à quel moment l’esprit déraille-t-il ? Post-partum met en lumière les étapes d’une naissance, ponctuées de joies, peurs, doutes, le film met en image les questionnements, les petites phrases qui deviennent, chez Luce, matière à obsession. Déprimée, envahie par un sentiment de honte face à ce bébé qu’elle a tant désiré, idéalisé au point de l’appeler Rose, et qui ne lui procure aucun sentiment, Luce tente de composer une relation avec sa fille, invente des subterfuges et s’enfonce dans la dépression.

Mer d’angoisse
Le rapport à la mère, la sienne, et à sa belle-mère très présente (Françoise Fabian, magistrale) est envisagé dans plusieurs scènes déroutantes. Le désarroi du père sonne juste, son impuissance aussi.
La force des dialogues et le travail sur l’image (cadrage, palette, image en arrière) donnent au film une dimension physique, viscérale ; assise dans une salle de cinéma, j’ai ressenti jusqu’à la nausée les débordements de cette femme qui lutte pour ne pas se laisser submerger par la lame de fond (la mer est la figure centrale du film, le ressac, la marée, la vague menaçante).
La dépression post-partum (parfois aussi psychose) est une maladie grave, dont on ne parle pas assez.

Un film de Delphine Noëls, co-produit par Belgacom TV. Avec Mélanie Doutey, Jalil Lespert, Françoise Fabian.

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Découvrez l'interview exclusive de la réalisatrice Delphine Noëls, qui nous parle de Post Partum.

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