Dexter, ange ou démon ?

Cinéma | Dites docteur, je suis perverse si j'aime Dexter ? J’ai toujours eu un faible pour les bad guys. Les personnages sombres, à condition qu’ils s’épanchent, dévoilent leurs obsessions, soliloquent, se donnent du fil à retordre, jusqu’à écouter une certaine petite voix qui parle tout bas, dans leur tête. N’avez-vous jamais entendu des voix ? Celle de vos parents, par exemple, qui vous dicte un comportement à suivre ?

De Valérie

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Borderline
J’ai aimé Norman Bates dans Psychose d'Hitchcock. J’ai compris ce qui le hantait. J’aime les psychotiques, plus ils sont difficiles à classifier selon leur degré de folie, plus ils me semblent dignes d’êtres étudiés.

Les voix
Quand Dexter a débarqué dans le monde des séries, je me suis d’emblée laissée bercer par la petite musique de sa narration, la voix off du héros. In petto, Dexter se parle, mais il me semble qu’il s’adresse aussi à nous, son public invisible, l’œil qui le voit, le juge, prend parti, bascule vers l’acceptation de ses choix ultimes éliminer la crapule.

Justicier
Dexter est un héros parfait. Le jour, il travaille comme expert à la police, la nuit, il élimine les criminels. Jekyll et Hide en quelque sorte. Mais Dexter ne tue jamais les innocents, comme les super héros de comics (Batman, Superman). Le hic, c’est qu’il aime le sang. Il vous raconte pourquoi il tue la crapule, le violeur, l’assassin d’enfant, le serial killer.

S’identifier ?
Il fallait un sacré culot pour construire une série télé autour d’un tel protagoniste.  Parvenir à aimer un tueur en série, c’est le paradoxe auquel les fans de Dexter s’adonnent avec plaisir. Le challenge des scénaristes vise à vous guider sur le fil, entre acceptation et identification du spectateur au tueur. Donc, pendant 7 saisons, vous regardez Dexter manigancer ses crimes, tandis que vous buvez une bière, bien callé dans votre canapé. Pervers, oui.

La saison 7
Dans les premières saisons, Dexter semble dépourvu de compassion; peu à peu, il démontre sa capacité d’avoir de l'empathie, de souffrir avec ceux qu’il aime, son besoin de les protéger.
Au cours de l'excellente saison 7, Dexter démontre sa capacité à explorer ses doubles et à les contrôler ; il dit l’envie de se libérer de ce « passager noir » qui semble lui dicter ses actes barbares, mais cette figure sombre est contrebalancée par celle du père, qui veille sur l’application du Code de conduite qu’ils ont établi alors que Dexter n’était qu’un enfant. Ce balancement du héros entre ses deux faces opposées me semble particulièrement bien rendu dans la saison 7.

Le personnage du père et de la sœur rendent évidemment le tueur plus sympathique, d’autant qu’ils ont tous vécu un traumatisme qu’on ne dévoilera pas ici. Es-tu un serial killer, demande sa sœur ? La saison 7 explore les tiraillements d’une soeur à la fois complice et lieutenant de police. Dexter va aussi éprouver de l’amour pour une autre femme, la mystérieuse Hannah. La seule qui le comprendra vraiment ?

Le secret d'une bonne série ?
Qu’une batterie de scénariste (dirigés par Clyde Philips un show runner de choc) ait pu coécrire autour d’un  personnage aussi touffu, aussi crédible que Dexter. Au final, chacun (scénariste, spectateur) a sa propre vision de Dexter : monstre ou humain, psychopathe, super héros ou justicier mutant, chacun projette ce qu’il veut sur lui. Et cela suffit pour en faire une bonne série.

L'ultime saison (la 8) diffusée dès septembre a déçu beaucoup de fans aux Etats-Unis. Rendez-vous dans quelques mois.

V. N.

Dexter avec Michael C. Hall et Jennifer Carpenter, est disponible sur Netflix.
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Lire aussi la critique de la série Mr. Robot

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