Homeland : révélations sur la superbe saison 3

Impossible duo
Les fans de cette série culte se disputent sur ce qui en fait l'essence, la force et la profondeur. Selon moi, la valeur de Homeland réside dans la relation entre les deux protagonistes magnifiquement tordus  : Carrie (fabuleuse Claire Danes) l’agent de la CIA, fragile et forte à la fois et Brody, le soldat revenu de tout, après avoir été retourné dans tous les sens du terme. Dès lors que les scénaristes décident que la saison 3 doit mettre à mort le héros (ou plutôt l’anti héros), comment Carrie pourra-t-elle se motiver à poursuivre sa mission ? Et l’enfant qu’elle porte ? Le gardera-t-elle, alors qu’elle souffre de la maladie bipolaire ? Toutes ces questions vous mettent dans un état de transe, si vous êtes accro à Homeland.

Démarrage lent
Les 3 premiers épisodes de la saison 3 mettent en avant les désastres provoqués par l’attentat au sein de la CIA (fin de la saison 2). Comme on s’attarde sur les bouleversements au sein de la famille Brody, le début m’a semblé long et déprimant. Du moment que Brody réapparait, à nouveau confronté à la mort, le rythme redevient haletant, jusqu’au final en apothéose. En fin de compte, la saison 3 est réussie.

Deus ex machina
Au moment de l’exécution de Brody, j’osais encore espérer que le corps du pauvre soldat soit soutenu par un câble invisible, que tout ne soit qu’une mise en scène de la part du chef de la sécurité infiltré à Téhéran… Mais personne n’est duppe. A mon grand soulagement, la saison 3 évite ce que les spécialistes nomment le "Jumping the shark" (une mauvaise fin, tirée en longueur) ; les scénaristes sont trop doués pour tomber dans le piège d’un happy end ridicule.

Et après ?
Que deviendra la saison 4 sans le charismatique acteur Damian Lewis ? Alex Gansa, le show runner de Homeland avoue que la fin de la saison 3 est brusque et que "la décision de supprimer Brody était très difficile" mais qu’il envisage une suite aux aventures de Carrie. On imagine la jeune femme à Istanbul, ville cosmopolite et photogénique, tiraillée entre ses nouvelles responsabilités d’agent secret et de mère de l’enfant du défunt Brody.
Quant à Damian Lewis, il a confié à Entertainment Weekly qu’il est heureux de la façon dont on a fait partir son personnage, dans une "grande finale" : "je ne m’attendais pas à une fin héroïque, parce que Brody n’est pas un héros. Il est devenu bien plus qu’une figure tragique, durant les trois saisons, c’est un homme détruit".
Plus dramatique que ça, je ne vois pas.

V. N.

Homeland est disponible sur Netflix.
Démarrez Netflix sur Proximus TV via votre menu  à la demande > séries ou via la chaîne 204.