Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le bitcoin

Info | Depuis des mois, il ne se passe quasiment pas un jour sans qu'on parle du bitcoin. Pourtant, la majorité d'entre nous ignore de quoi il s'agit. Une monnaie ? Oui, si on veut, mais personne n'en a dans son portefeuille. Un placement ou une valeur refuge ? Peut-être, mais ne comptez pas sur votre banque pour vous aider à en acquérir ou vous encourager à y investir. Bon, alors qu'est-ce que c'est ? Facile, pensez-vous : il suffit de demander à son créateur. Oui, mais justement : son identité est plus que floue. Tout à l'image du bitcoin, finalement. Allez, on vous dit tout dans les pages qui suivent.

De MF

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Qu'est-ce que c'est ?

Le bitcoin est une cryptomonnaie (une monnaie numérique décentralisée) et un système de paiement international. Dans un langage plus accessible, cela signifie qu'elle ne se présente pas sous forme de pièces ou de billets et qu'aucune autorité principale (comme une banque nationale) n'est responsable de son émission. Le bitcoin n'existe qu'à travers des lignes de codage informatique.

Un génial inconnu

Il s'appelle Satoshi Nakamoto. Ou plutôt, c'est le nom sous lequel est connu le créateur du bitcoin. Car en réalité, on ignore qui il est exactement. On ne sait s'il est américain, japonais, chinois ou européen. Son âge ? Certains disent qu'il serait né le 5 avril 1975. Mais en fait, on se demande même s'il s'agit d'un individu... ou de plusieurs. Satoshi Nakamoto (un pseudonyme ?) est apparu pour la première fois voici dix ans quand, en 2008, a été publié un document expliquant les bases et principes du bitcoin. Depuis, les médias internationaux ont déployé de multiples efforts pour tenter d'identifier la ou les personne(s) se cachant sous ce nom. Sans succès à ce jour. Finalement, peu importe : ce qui est sûr, c'est qu'elle(s) a/ont d'impressionnantes connaissances en économie, en cryptographie et en réseau peer-to-peer. Et puis, aujourd'hui, l'impact de l'invention occulte la question de l'identité de son ou de ses créateur(s). Son ou leur objectif était de produire une monnaie qui serait protégée contre les politiques financières de tel ou tel pays et contre les prédations des banquiers. Comment ? En contrôlant via logiciel la mise à disponibilité de 21 millions de bitcoins. À partir du 3 janvier 2009, toutes les 10 à 15 minutes, des unités ont été distribuées à travers un processus qui tenait un peu de la loterie : c'est en utilisant la puissance de son ordinateur que chacun pouvait espérer « gagner ». Rapidement, on a vu croître le nombre de personnes intéressées. Et parallèlement, des plateformes d'échange se sont créées. Tu as des bitcoins ? Je te les troque contre des dollars ! Au début, la cote de la cryptomonnaie se comptait en centimes d'euro. Depuis, elle a explosé, suscitant les délires les plus fous et les craintes les plus vives. En même temps, l'esprit original du bitcoin, inspiré de principes généreux et idéalistes, a laissé aujourd'hui la place à une valeur essentiellement spéculative. Un dollar investi en bitcoin en 2010 aurait rapporté 10 000 fois sa mise sept ans plus tard. Oui, ça fait rêver.

Où et comment se procurer des bitcoins ?

On peut acheter des bitcoins sur une plateforme comme coinbase.com . L'alternative, c'est de « miner » la cryptomonnaie, c'est-à-dire d'en gagner. Comment ? En utilisant la puissance de calcul de votre ordinateur. Explications : le bitcoin n'existe que sous forme de code informatique. Si une personne en vend ou en offre à une autre, l'opération est enregistrée dans un bloc d'information. Idem pour toutes les transactions suivantes. Ensemble, ces blocs constituent une chaîne (« blockchain ») dont la gestion et la maintenance nécessitent du calcul informatique. Comme il n'existe pas de pouvoir décisionnaire central, ce sont les ordinateurs de multiples utilisateurs (des « mineurs ») à travers le monde qui vont jouer ce rôle en traitant chacun quelques lignes de code. Ce travail est récompensé par d'infimes fractions de la cryptomonnaie. Voilà pourquoi chaque opération d'achat ou de vente de bitcoins provoque des frais.

Puis-je gagner ma vie en « minant » des bitcoins ?

Un PC utilise de l'électricité et on sait que le prix de cette dernière a tendance à grimper. À chacun d'évaluer le coût de sa consommation énergétique supplémentaire sur base de l'équipement dont il dispose. Attention : la facture peut facilement gonfler de 100 à 200 euros par mois... pour un gain potentiel réduit. On cite souvent l'exemple d'un Américain qui, au printemps 2017, a tenté de « miner » avec un MacBook Pro : après 33 heures, il avait engrangé l'équivalent de 0,00000001 bitcoin. Un rapide calcul lui a permis de comprendre qu'après trois ans de travail ininterrompu, il aurait accumulé un montant correspondant à... 0,02 dollar. Inutile de dire qu'il a mis fin à ses efforts qui, en plus, auraient probablement ruiné son ordinateur portable ! Mais si on imagine que vous bénéficiez d'une source d'énergie très, très bon marché et que vous êtes résolu à investir, vous obtiendrez les meilleurs résultats avec un système baptisé ASIC (Application Specific Integrated Circuits). Ici également, à chacun de voir ce qu'il est prêt à débourser : les prix peuvent atteindre plusieurs milliers d'euros. Pas facile à rentabiliser ! Pour le logiciel, vous pouvez par exemple utiliser MinerGate (MacOS/Windows).

Faut-il acheter ou vendre des bitcoins ?

C'est LA question à laquelle il est impossible de répondre. Plus encore qu'avec l'or ou n'importe quelle valeur, le cours du bitcoin est susceptible de mouvements importants et soudains, tant à la hausse qu'à la baisse. Tout le contraire du placement du « bon père de famille » ! Ce n'est pas pour rien que la quasi-totalité des conseillers des institutions financières traditionnelles crient « Au loup » à son propos. Mais, répondent certains, c'est peut-être simplement parce qu'ils ne maîtrisent pas cette révolution qu'ils se sentent largués : ils voient le bitcoin et les autres cryptomonnaies comme une vague qui risque de les balayer. C'est possible. Reste qu'on ne peut qu'inciter à la prudence. Voici quelques mois, on apprenait qu'un père de famille avait choisi d'hypothéquer sa maison afin de miser sur le bitcoin. Cette décision est pour le moins hasardeuse et est susceptible d'entraîner des conséquences durables et dramatiques pour cette famille. De nombreux analystes parlent du bitcoin comme d'une bulle. Qui peut éclater à tout moment. Quand on investit dans de l'or ou dans des actions d'entreprise, on a à tout le moins « quelque chose » en main. Avec des cryptomonnaies, on ne possède que des lignes de code. Dont la valeur n'est fixée que par la tendance du moment. Il suffirait qu'un « gros » détenteur de bitcoins choisisse de se défaire des siens pour entraîner un effet domino dévastateur. Mais d'autres risques existent. Si le bitcoin lui-même semble sécurisé grâce à la technologie de la blockchain, certaines plateformes servant d'intermédiaires le sont beaucoup moins. En 2014, un tel prestataire japonais a « perdu » 750 000 bitcoins de ses clients. Fin 2017, c'est aux États-Unis qu'un « casse » de 60 millions de dollars a été organisé. Il faut aussi prévoir que le fisc s'intéresse progressivement à ce sujet s'il y voit matière à taxe.

Que fait-on avec des bitcoins ?

À défaut de les échanger contre des espèces sonnantes et trébuchantes, les cryptomonnaies peuvent être utilisées ici et là pour acheter des biens de consommation. En Belgique, on pense au site www.takeaway.com/belgium et puis à la ville de Gand, qui a été la première à monter au créneau : depuis avril 2015, plusieurs de ses magasins acceptent les paiements en bitcoins via smartphone. Pour les commerçants, c'est un moyen d'éviter les frais de 2 à 3 % que Visa ou MasterCard exigent sur chaque transaction... D'autres exemples existent. Et puis, les moins respectueux de la morale et des lois seront tentés d'utiliser l'apparent anonymat de ce moyen de financement sur le DarkNet, cette place de marché (très) noir où l'on est censé pouvoir se procurer armes, drogue et multe produits interdits. Mais attention, quand on pénètre le monde de l'illégalité, on perd tout espoir de voir quiconque nous venir en aide au cas où les choses ne se passeraient pas comme souhaité.

Est-ce légal ?

En théorie, ce qui n'est pas interdit est autorisé. Donc, oui, le bitcoin est légal. Mais tout dépend de ce que vous faites avec : l'achat de produits ou de services illicites avec des euros ou des dollars l'est tout autant avec des cryptomonnaies. Et si vous avez la chance, un jour, de réaliser une importante plus-value, elle devra être déclarée comme rentrée et sera taxée.

Il n'y a pas que le bitcoin dans la vie

S'il est considéré comme la première et la principale, le bitcoin n'est qu'une cryptomonnaie... parmi beaucoup d'autres. Fin 2017, on en comptabilisait plus d'un millier et de nouvelles apparaissent quasiment chaque jour. L'une s'appelle Bitcoin Cash : elle a été créée par d'anciens adeptes du Bitcoin qui avaient marqué leur désaccord quant aux règles portant sur le processus de « minage ». Les autres ont pour nom Ethereum, Ripple, Litecoin, Cardano, etc. Il est possible de suivre l'évolution du cours de la plupart des cryptomonnaies sur Cryptocurrency Market Capitalizations .

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