L'e-sport, c'est vraiment du sport !

Info | Vous avez du sport et vous avez du sport électronique. La différence est que ce dernier est joué devant un écran avec des manettes. L'e-sport consiste à jouer à des jeux vidéo sur une console ou un ordinateur en réseau.

De MediaForta

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Contrairement à ce que vous pourriez penser, l'e-sport ne se réfère pas toujours à des jeux de sport. Mais vous avez besoin d'une bonne dose de talent et beaucoup de pratique. Depuis quelques années, les meilleurs joueurs peuvent même gagner de l'argent grâce au e-sport. Et cela motive les joueurs du monde entier à devenir meilleurs. Quoi, où et comment? On vous en dit plus dans ce dossier.

Gagner sa vie

« Tu ferais mieux d'aller pratiquer un sport ou de travailler plutôt que de rester affalé dans le divan et devant ton écran : ce n'est pas avec cela que tu pourras gagner ta vie plus tard ». On connaît ce discours de parents à leur(s) ado(s). Mais il est taillé en brèche par la réalité. À l'échelle mondiale, on compte aujourd'hui des millions de passionnés et au moins des milliers de personnes qui empochent de l'argent grâce à leurs talents en matière de jeux vidéo. En réalité, on retrouve en e-sport le même écosystème que dans l'univers du sport : des compétitions internationales avec des tournois dans des stades bondés, des fédérations, des joueurs vedettes, un public de masse avec des supporters de l'une ou l'autre équipe ou des stars, des sponsors, etc... Les grandes rencontres sont retransmises à la télévision ou sur le web et donnent lieu à une surenchère de la part des opérateurs concernés pour obtenir des exclusivités.

Les multinationales s'en mêlent

Le cybercommerçant Amazon a déboursé près d'un milliard de dollars pour s'offrir Twitch, un service de streaming spécialisé dans l'univers de l'e-sport. Red Bull, par exemple, parraine des équipes dans plusieurs pays. Idem pour Adidas qui ne se contente pas de fournir de l'argent, mais « habille » les joueurs de quelques équipes. De son côté, Coca-Cola sponsorise plusieurs tournois et notamment l'eCopa Coca-Cola en Norvège, au Danemark ou encore en France. Pourquoi ces grandes marques s'intéressent-elles à ce créneau ? Il y a évidemment le public, évalué à environ 400 millions de fans. Pas mal, mais rien à voir avec l'audience d'une Coupe du monde de football, par exemple. La grosse différence, c'est l'âge des passionnés d'e-sport.

Place aux jeunes

22, 21, 20, 24 et 23 ans : c'est le classement des cinq tranches d'âge qui regroupent les plus gros gains parmi les adeptes de l'e-sport. La place est clairement aux jeunes ! Le premier quadragénaire plafonne à la 28ème position. Ici, plus encore que dans le vrai sport, le vieillissement entraîne l'exclusion du leadership. Si les joueurs sont jeunes, le public des compétitions l'est tout autant. Une cible de choix pour les annonceurs !

Tournois, mais aussi streaming

Faute de grand événement d'e-sport en Belgique, beaucoup de nos gamers débutent leur carrière, ou l'accompagnent, en faisant du streaming : ils se filment en live en train de jouer et aident ainsi d'autres joueurs à comprendre comment éviter tel piège, comment se défaire de tel adversaire, etc. S'ils sont performants, ils se créent rapidement un public qui les suit et leur demande de l'assistance ou des conseils. Une bonne piste pour démarrer est la plateforme Twitch.tv qui permet à n'importe quel gamer de diffuser ses parties ou de regarder celles d'un autre. Grâce au système de partenariat mis en place, un gamer peut gagner sa vie à partir de 4 à 5 000 abonnés. Et il peut compléter le tableau s'il reçoit de l'argent de ses fans, par exemple via la plateforme de financement participatif Patreon.

Sexe et nationalité

Aux Jeux olympiques, c'est souvent du côté des États-Unis, de la Chine, de la Grande-Bretagne et de la Russie qu'on trouve le plus de médaillés. En e-sport, le classement est un peu différent. En 2017, les sommes les plus importantes ont été attribuées aux joueurs de Chine (plus de 67 millions de dollars), des États-Unis, de Corée du Sud, de Suède et du Danemark. La Belgique se situe aux alentours de la 40ème place mondiale avec des gains totaux frôlant les 900 000 dollars. Notre meilleur représentant est Adil Benrlitom (photo) : âgé de 23 ans et membre de la team EnVyUs, il a encaissé près de 220 000 dollars en 2017, grâce à son expertise en Counter Strike: Global Offensive. Il est sponsorisé par FinalMouse et Gaming-tech.net. À l'échelle mondiale, la joueuse la plus rentable est la Canadienne Sasha Hostyn, passionnée de StarCraft II qui lui a permis d'engranger un peu moins de 200 000 dollars en 2017.

L'équivalent de Federer, Hamilton ou Froome

Il s'appelle Kuro Takhasomi, alias « Kuroky ». À 25 ans, cet Allemand domine le classement des gains dans le domaine de l'e-sport : c'est le numéro un mondial. En 2017, il a engrangé environ 2,4 millions de dollars grâce à ses succès dans « Dota 2 ». Il est rejoint sur le podium par le Jordanien Amer Barqawi et l'Américain Saahil Arora, adeptes du même jeu, et qui, ces douze derniers mois, ont respectivement récolté 2,3 millions et 208 000 dollars. Précisons que ces montants représentent les seuls « prize money » octroyés lors de victoires dans un tournoi. Les cachets potentiels sont plus importants : comme les « vrais » sportifs, les meilleurs joueurs d'e-sport peuvent être sponsorisés par de grandes marques. Et ils font l'objet de négociations : pour se renforcer, une équipe n'hésite pas à ouvrir son portefeuille pour débaucher un talent d'un autre team. Le PSG a racheté Neymar ? L'équivalent existe en e-sport.

Pour espérer gagner beaucoup, il faut jouer à...

Dans la vraie vie, un champion de badminton ne peut rêver à des montants similaires à ceux de Federer ou Nadal en tennis. C'est la même chose en e-Sport. Aujourd'hui, les titres qui génèrent les plus gros cachets sont, dans l'ordre, Dota 2, League of Legends, Counter-Strike: Global Offensive, StarCraft II et Heroes of the Storm. Plus loin, dans le classement, on retrouve les Halo, World of Warcraft et autres Call of Duty. FIFA 17 n'est que... 17ème.

Les grands tournois internationaux

Comme les joueurs de tennis ou de golf, les champions d'e-sport passent d'un avion à un hôtel et d'un hôtel à un avion au rythme des tournois. On en trouve presque chaque semaine quelque part dans le monde. Parmi les dates incontournables en 2018, on note l'Evolution Championship Series (EVO) qui se déroulera à Las Vegas du 3 au 5 août et verra s'affronter les amateurs de simulations de combat. On ne connaît pas encore le calendrier précis du Blizzcon, mais les spécialistes de World of Warcraft, Overwatch ou StarCraft (des titres ayant en commun d'être édités par Blizzard) peuvent d'ores et déjà réserver leur billet d'avion pour la Californie vers la fin octobre. Du 29 août au 2 septembre, les meilleures teams de Counter Strike: Global Offensive se retrouveront à Stockholm dans le cadre du DreamHack Masters. Et puis, pour les adeptes de Dota 2, il y a l'incontournable The International, le tournoi le plus richement doté de tous les e-sports. En 2017, l'équipe gagnante y a remporté près de 11 millions de dollars. Quatre exemples... parmi beaucoup d'autres, auxquels s'ajoutera en 2018 un événement de taille en prélude aux JO.

Et la médaille d'or est attribuée à...

Quelques jours avant l'ouverture des Jeux olympiques d'Hiver, en février prochain, Intel organisera un tournoi de Starcraft II dans la ville hôte, PyeongChang. Venant d'un nom aussi important, l'initiative Intel Extreme Masters n'est pas banale. D'autant qu'elle se déroule dans un pays où l'e-sport est élevé au rang de religion d'État et qu'elle bénéficie du soutien du comité international olympique. Le CIO entend d'ailleurs profiter de cet événement pour appréhender le phénomène et ses implications. Il se murmure en coulisses que les responsables de la vénérable institution pourraient accepter l'idée d'une future ouverture des J.O. aux compétitions d'e-sports. Mais ils y imposent des conditions. Oubliant sans doute que la boxe (sport olympique depuis 1904 pour les hommes et depuis 2012 pour les femmes) n'est pas exempte d'une certaine violence, le CIO refuserait des jeux enfreignant les valeurs du mouvement (traduisez : trop guerriers) et exigerait la mise en place d'une organisation à même de contrôler tant le dopage que les paris. Ce n'est donc pas encore demain qu'un gamer pourra récolter une médaille olympique. Mais les regards sont déjà tournés vers Paris en 2024.

Comment devenir joueur professionnel ?

En e-sport comme dans le sport traditionnel, la réussite n'est pas due au hasard. Il faut non seulement des qualités initiales, mais aussi une volonté phénoménale pour accepter la durée, les contraintes, la discipline et les difficultés des séances d'entraînement. On évoque souvent l'exemple de Lee Sang-Hyeok (photo), un Sud-coréen qui, à 17 ans, a quitté sa famille et l'école pour emménager à Séoul et s'y exercer dix à douze heures par jour afin de peaufiner sa technique. On imagine les discussions avec ses parents ! Car arrêter ses études constitue un risque énorme pour un jeune. Dans son cas, cela a réussi : il est considéré comme le plus grand talent de « League of Legends » au monde. Mais combien d'autres ont-ils essayé sans parvenir à atteindre leur objectif ? La volonté de s'améliorer doit être suffisamment forte pour surmonter les baisses de moral, les envies de sorties avec les amis, les coups de fatigue, etc. Et puis, l'entraînement n'est qu'un aspect de la préparation : les meilleurs n'hésitent pas à rogner sur leur temps de « loisirs » pour regarder et analyser le jeu de leurs adversaires. Ou à se livrer à des séances de concentration.

Gare à la tendinite

Un sportif est fragile. On ne parle pas tant du mental que du physique. Il suffit de voir la façon dont les footballeurs se tordent de douleur sur le terrain... Non, soyons sérieux : ici, on évoque de vrais problèmes physiques. Et cela vaut pour les adeptes de l'e-sport. Logique : à force de faire fonctionner les mêmes muscles, les mêmes parties du corps, à un rythme souvent effréné, la blessure peut survenir à tout moment et créer des séquelles parfois de très longue durée, voire irréversibles. Le cauchemar, pour les gamers, c'est la tendinite. Surtout si elle intervient de façon répétée. Attention, danger ! C'est un problème susceptible de mettre fin à la carrière d'un joueur. Même s'il n'a que 20 ans.

Le nerf de la guerre

Quand on manipule une manette de jeu des heures durant, les mains et le poignet sont soumis à une fatigue inhabituelle. Elle peut provoquer le syndrome du canal carpien : le nerf médian se retrouve compressé au niveau du poignet. Les conséquences sont importantes : il assure en effet la sensibilité des pulpes du pouce, de l'index et du majeur et l'innervation motrice de certains muscles du pouce. Le résultat, c'est de la douleur (parfois très pénible), mais aussi un handicap dramatique pour le joueur. Pour y remédier, il faut, selon les cas, du repos, des séances de physiothérapie ou, dans les cas les plus graves, avoir recours à la chirurgie. Chaque année, en Belgique, 25 000 personnes sont atteintes du syndrome du canal carpien. Mais rassurez-vous, toutes n'en sont pas victimes en raison de leur attrait pour le jeu vidéo ! Comment réduire les risques d'être touché par ce syndrome ? On peut commencer par éviter l'excès de poids et bannir le tabac.

Quand sonne l'heure de la retraite

La carrière d'un joueur d'e-sport ne se termine pas forcément lorsqu'il dépose les manettes pour telle ou telle raison. Certains deviennent entraîneurs, d'autres commentateurs de matchs. Pour y parvenir, il faut, comme dans la « vraie vie », réussir à se faire connaître durant ses bonnes années : histoire d'établir une réputation, de démontrer son expertise et donc le bien-fondé de ses propos. Et, après, il faut rester dans le bain.

Le Standard est le premier... devant Anderlecht

En mai 2017, le Standard est devenu le premier club de football belge à engager un joueur d'e-sport professionnel. Objectif : représenter les « Rouches » dans des tournois nationaux et internationaux de FIFA. Les dirigeants de Sclessin ont frappé fort en engageant Julian Albiar Fernandez, alias Twikii : à 27 ans, le Hutois est triple champion de Belgique de FIFA et a remporté plusieurs compétitions tant dans notre pays qu'à l'étranger. Et comme tout « vrai » joueur, il s'est vu confier un dossard : le n°77. Quelques mois plus tard, le Sporting d'Anderlecht a embrayé dans le même sens en enrôlant Zakaria Bentato (21 ans) au terme d'une longue campagne de recrutement. 3 000 gamers y avaient pris part.

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